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 Intervention de Jean-Louis PRIGENT en conseil municipal du 6 décembre 2012 :

 

Depuis plusieurs années que le débat est engagé sur l'idée d'implantation de caméras de vidéosurveillance nocturne sur la voie publique en centre ville, les Verts ont affirmé leur opposition.

 

Aujourd'hui nous la réitérons fermement pour les raisons principales suivantes :

 

  •       La vidéosurveillance n'est en aucun cas un moyen de prévention des incivilités ou agressions. Tout au plus permettra-t-elle de retrouver quelques personnes et de les condamner à posteriori.
    Elle n'aura quasiment pas d'effet dissuasif car ces actes sont surtout perpétrés par des individus fortement alcoolisés ou sous l'emprise de stupéfiants, ne se rendant pas compte de la gravité de leur comportement à ce moment là.           

 

  •       La vidéosurveillance fait partie, comme bien d'autres, des outils destinés à combattre la délinquance, d'ailleurs parfois utile dans des milieux fermés ou très délimités notamment pour le surveillance des biens ; mais nous pensons qu'elle n'est pas pertinente du tout sur la voie publique notamment pour prévenir des agressions. Nombre de nos concitoyens considèrent cet outil comme « magique », solution radicale à tous leurs problèmes, et nous ne voulons pas entrer dans cette logique qui ne peut mener qu'à d'amères désillusions.

 

  •      Nous ne croyons pas du tout à l'effet d'expérimentation. Même s'il s'avérait que la vidéosurveillance aboutisse à quelques réussites, alors plusieurs conséquences ne manqueront pas de surgir immédiatement.

◦        D'abord le déplacement des problèmes, au moins pour les quelques uns perpétrés par des personnes conscientes de leurs actes.

◦        Ensuite la demande pressante de la population d'étendre l'aire géographique vidéosurveillée.

◦        Et enfin la demande corollaire de passer d'une vidéosurveillance passive par simple enregistrement nocturne à une télésurveillance active avec des personnels chargés de visionnages en direct et relai de terrain pour intervention.

 

  •       Des tas d'études existent sur l'efficacité ou non de la vidéosurveillance, la plupart d'entre elles sont fortement dubitatives, même celles menées par des instances qu'on peut difficilement soupçonner de laxisme (Scotland Yard par exemple). Mais toutes révèlent cependant un fait récurrent : partout où il y a eu implantation de caméras, il y a eu diminution de la présence policière sur le terrain. Cela se révèle un bon moyen pour l'état de transférer sa responsabilité de maintien de l'ordre aux collectivités.   

 

  •       Personne ne nie les problèmes d'insécurité et tout le monde souhaite les combattre au mieux. Pour cela, l'escalade répressive n'est pas la bonne solution, elle a été menée tambour battant sous l'ère Sarkozy et n'a pas amené d'amélioration significative ; ne continuons pas dans cette impasse.  

La meilleure réponse est bien évidemment la prévention, que ce soit dans la journée auprès des personnes les plus fragiles susceptibles de basculer dans la délinquance ou en travaillant comme nous l'avons entamé en collaboration avec les établissements de nuit.   
Puis durant la nuit même, en ayant sur place des effectifs de police nationale suffisants pour un véritable effet dissuasif et en même temps rassurants pour l'immense majorité des noctambules parfaitement tranquilles. Et si cette prévention ne suffit pas, car il ne faut pas non plus être angéliques, alors ces mêmes policiers seront plus efficaces en étant sur place pour mener leur mission répressive.       
Certes cela demande là une augmentation des moyens humains compétents mais nous sommes là au cœur des missions de service public de l'état.      

 

Enfin, même si cela n'entre pas dans le cœur du présent débat, comment ne pas évoquer le fait que cette délinquance, si désagréable soit-elle, est loin d'être la seule. Nous voudrions vraiment que soit aussi vigoureusement combattue la violence de notre société à l'encontre des chômeurs, des précaires, des surexploités, des humiliés, bref de tous ceux qui sont restés sur le bord du chemin.

Tag(s) : #Les interventions en Conseil Municipal
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